Moins de 20 % des collèges en France ont mis en place les groupes de besoin, révèle une étude récente du syndicat Snes. L’initiative, lancée pour favoriser la progression des élèves en fonction de leur niveau en mathématiques et français, n’a suscité que peu d’adhésion. Alors que l’idée semblait prometteuse au départ, l’enquête montre maintenant que ce dispositif rencontre des difficultés d’application dans la majorité des établissements.
Pourquoi moins de 20 % des collèges appliquent-ils les groupes de besoin ?
La récente enquête menée par le syndicat Snes a mis en lumière un constat inquiétant : moins d’un collège sur cinq a véritablement instauré les groupes de besoin dans leur fonctionnement. Initialement conçue pour favoriser le parcours éducatif des élèves en adaptant l’enseignement à leurs compétences en mathématiques et en français, cette mesure ne semble pas rencontrer le succès escompté. L’application disparate de cette réforme témoigne des réticences et des problèmes d’organisation au sein des établissements.
Cette situation pose la question de la réelle volonté des institutions à adopter des méthodes d’enseignement innovantes. Un facteur clé de cette résistance réside dans les difficultés logistiques engendrées par la création de plusieurs groupes de compétences. De nombreux directeurs d’établissement signalent des contraintes d’emploi du temps “absolument démentes”. L’obligation de trouver des enseignants pour ces groupes limités s’avère souvent problématique. Dans le contexte de l’accumulation d’autres obligations, il est difficile pour les écoles de répondre à cette exigence sans nuire à l’ensemble de leur fonctionnement.
Quels sont les impacts de l’instauration des groupes de besoin ?
Les groupes de besoin visent principalement à améliorer l’accompagnement des élèves en difficulté, permettant des enseignements plus adaptés et individualisés. Pourtant, le constat fait par les enseignants se révèle plus que préoccupant. En effet, l’établissement de ces groupes a, par exemple, conduit à une réduction des ressources allouées à d’autres matières. Des professeurs témoignent que, suite à la création de groupes en mathématiques et en français, d’autres disciplines comme les sciences ou l’histoire-géo en pâtissent, ce qui est regrettable.
De plus, les difficultés d’organisation et de planification entraînent souvent des classes hétérogènes. Cela signifie que même si certaines écoles tentent de créer des groupes, elles se retrouvent parfois avec des élèves de divers niveaux à l’intérieur du même groupe, annihilant ainsi l’objectif d’un enseignement personnalisé et adapté. Cela soulève une question : les bénéfices de ces groupes compensent-ils les problèmes d’application rencontrés par les établissements, ce qui crée un malaise, autant pour les enseignants que pour les élèves concernés?
Quels défis organisationnels rencontrent les établissements scolaires ?
Les défis organisationnels liés à la mise en place des groupes de besoin sont multiples et doivent être abordés avec sérieux. La principale préoccupation réside dans la gestion des emplois du temps. Pour un principal de collège, la nécessité de trouver plusieurs enseignants disponibles au même moment pour encadrer différents groupes rend la situation particulièrement complexe.
- Les enseignants doivent jongler avec des emplois du temps surchargés.
- Les contraintes de temps rendent difficile l’allocation des ressources humaines.
- La nécessité de réorganiser les groupes selon les besoins spécifiques des élèves complique la planification.
Comment les parents et les enseignants perçoivent-ils ces groupes de besoin ?
Les retours d’expérience des parent et des enseignants confirment des réticences et une certaine inquiétude vis-à-vis des groupes de besoin. Pour certains, l’initiative semblait prometteuse, mais les nombreux obstacles rencontrés ont conduit à une réduction de son application. Les préoccupations principales incluent le manque de personnel, l’inadaptation des groupes aux véritables besoins des élèves et les effets collatéraux sur les autres disciplines.
Un nombre croissant de parents et d’enseignants se prononce pourtant pour l’abandon de cette mesure. Ils soutiennent qu’une approche plus réfléchie et concertée pourrait mieux répondre aux attentes pédagogiques actuelles. Au lieu d’imposer des décisions sans prendre en compte les réalités du terrain, une plus grande concertation serait bénéfique. C’est pourquoi il ne suffit pas de remplacer une structure par une autre sans véritable évaluation des conséquences sur le système éducatif global.
Quels sont les avis des syndicats concernant l’avenir des groupes de besoin ?
Le Snes, premier syndicat des enseignants, exprime de sérieuses réserves quant à l’avenir des groupes de besoin. Ils trouvent que cette initiative, surtout après avoir provoqué des débats généralisés, peine à se matérialiser sur le terrain. La lettre ouverte adressée au ministre de l’éducation met en avant la nécessité de réformer une réforme inefficace et d’envisager une nouvelle approche.
Romain Bertrand, principal d’un collège, atteste que la logique institutionnelle actuelle ne répond pas aux réalités du terrain. Ce dernier appelle à un changement dans la mode de fonctionnement des politiques éducatives, en privilégiant une approche basée sur un dialogue constructif. Pour lui, « un peu de temps long et de concertation avec les équipes » pourrait mener à des solutions novatrices tout en satisfaisant les besoins éducatifs des élèves. Ainsi, le besoin d’un retour sur le sens même de ces réformes se fait fortement ressentir.

La récente enquête menée par le syndicat Snes a mis en lumière un constat surprenant concernant les groupes de besoin instaurés dans les collèges. Moins de 20 % des établissements ont effectivement adopté ce dispositif, qui avait pour objectif de regrouper les élèves selon leurs compétences en mathématiques et en français. Ce chiffre révèle une véritable résistance de la part des établissements scolaires face à cette réforme, qui ne semble pas avoir apporté les résultats escomptés.
Les critiques émises par de nombreux enseignants et directions d’établissements indiquent que la mise en place de ces groupes engendre des problèmes d’organisation et des contraintes d’emploi du temps. Le retour d’expérience des professeurs souligne la difficulté de créer des classes homogènes tout en maintenant une offre éducative diversifiée dans d’autres matières.
Face à ces défis, certains établissements ont décidé de renoncer complètement à la création de ces groupes de travail, ce qui remet en question la viabilité de cette mesure. Le sentiment général est que cette réforme, initialement soutenue, semble manquer de soutien politique et pourrait être amenée à disparaître, comme en témoignent les récentes déclarations du ministère de l’Éducation nationale.




